rose Et Fafner → Robert Walser
Robert Walser, La Petite Berlinoise & Blanche-Neige
France (novembre 2011) | Belgique (2012)Deux textes de l’écrivain suisse Robert Walser (1878 ⇾ 1956) :
- → La Petite Berlinoise, un récit extrait du recueil « Retour dans la neige », traduit de l’allemand par Golnaz Houchidar / Ed. Zoé
- → Blanche-Neige, traduit de l’allemand par Hans Hartje et Claude Mouchard / Ed. José Corti
Presqu’un siècle après les frères Grimm, le poète suisse Robert Walser écrit Blanche-Neige.
Bien qu'admiré par les plus grands écrivains de son temps (Frank Wedekind, Hugo von Hofmannsthal, Robert Musil, Thomas Mann, Franz Kafka, Stefan Zweig, etc.), il se refusera à la célébrité, ayant « un penchant pour la discrétion ».
Il écrivit peu de romans, de multiples proses, des « dramolets », enfin des « microgrammes » presque indéchiffrables, posés sur d'étroites lames de papier, leurs limites étant selon lui « des paramètres sûrs ».
Après des errances, des petits boulots et une productive observation, il fut interné et devint dit-on un patient exemplaire.
« Il est absurde et grossier, me sachant dans un hospice, de me demander de continuer à écrire des livres. La seule terre sur laquelle le poète peut créer est celle de la liberté. Aussi longtemps que cette condition ne sera pas remplie, je ne puis même pas envisager de me remettre à écrire. »Il se tut donc en 1933 (point de hasard) jusqu'à cette nuit de Noël 56 quand il mourut se promenant une fois encore, seul, dans la neige.
Il disparut préférant une franche discrétion imposée alors par des « temps d'affichage », ces temps où les types à la tête toute pleine d'idées se font tout à fait vulgaires.
Comme aujourd’hui ?
Cet homme gênait par la violence de son humour discret, son imperceptible déraison et une exquise et lucide indifférence.
Ne faisant pas partie du monde mais le partageant, conscient des limites, sans amertume, Robert Walser mena un autre combat que celui, bête, barbare et brutal de la « momerie politique ».
Il ne fut pas de ces écrivains sans éthique qui ont péché contre leur vocation et dont la punition fut « ce Hitler lâché à leurs trousses ».
Certains des vieux mômes d'aujourd'hui feraient bien d'écouter ce timide engagé.
- Partenaire : Communauté de communes des Pieux
- Soutiens : Espace de Cultures Columban & Marie-Pierre Lux (Belgique)
- Musique originale : Michael Riessler
- Son : Studio CINIK - Roma
- Conception, lumière décor & costumes : Yves Le Jeune
- La Reine : Nadine Darmon
- Le Prince :
- François Genty (Les Pieux)
- Damien Houssier (Wavre)
- Blanche-Neige : Cécile Gérard
- Le Chasseur : Jean-Claude Leguay
- La Petite & le Roi : Emilien Tessier
- Construction pupitres : Pierre Lamotte
A part le baiser, tout est vrai…
Robert le malicieux sauve la Reine d'une danse mortelle pour qu'il y ait une suite au conte, ou bien un autre, vrai, c’est selon.
Le Prince est ici un homme « qui ne peut pas » (point d’enfants, donc).
Le Roi sage arrive à temps, mais une fois passée l’heure, et le Chasseur ne tua pas de biches.
Chacun contestera ce que le conte a dit, et ce que l'aujourd'hui fait jouer, doutant de tout, jusqu'au soupçon.
Blanche-Neige, au contraire d’autres Electre, sera calme, patiente et douce mais ô combien tenace et vigilante.
Elle gagnera contre la force des habitudes ou les mensonges si accommodants, et vaincra par ses seuls sens, par la force du rêve, contre la raison obtuse.
La petite Berlinoise déteste les enfantillages
Elle parle de l'art et des artistes, de riches et de pauvres, de Père beaucoup et de Maman si peu. Une autre Toute-Belle donc, tout aussi mentalement très développée, avec de l'humour et une sage humilité. Et qui questionne.
Alors La Petite Berlinoise s’imposa ici comme la carte de visite du gentil Robert, pour mieux comprendre celles et ceux qui regrettent de ne plus être tranquilles, loin de « tout », là où « tout brillait propre et vif ». Sans nostalgie. Simplement le rêve d’une enfance (osons) mature ?
Oratorio
Des octosyllabes qui se rompent étrangement tandis que d'autres vers se raccourcissent.
Des mots tournoient, râpent et parfois accrochent. Juste partition ou collage.
Alors, cette envie de mêler au poème une partition qui obligerait l'acteur, avec des violons en mémoire d'un ange, le silence étouffant de la neige, une boîte à musique un rien énervante, mais aussi la complainte de Toute-Belle, les regrets de la Reine et l'arrogance naïve du Prince.
Il fallait aussi des bruits vrais qui font obstacle au silence.
Bruits de la ville ou craquements de brindilles. De ceux qui rassurent mais trahissent d'autres histoires, elles, pleines de cris.
Plutôt qu’une représentation avec tout le tralala ou une simple lecture, un oratorio prit forme, avec juste une parenthèse théâtrale pour jouer à se faire peur, comme l’enfant.
Nadine Darmon
ComédienneNée en France, Nadine Darmon suit l'enseignement de Michel Bouquet et Pierre Debauche au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris.
Elle joue ensuite avec Pierre Debauche (L’Illusion comique, 4 x Courteline, etc.), Guy Rétoré, Denis Llorca (Les Chevaliers de la Table ronde), René Loyon, Pierre Vial, Robin Renucci, Compagnie Dodeka, Stella Sefarty, Benoît Lambert, Philippe Lanton, Olivier Poujool, Benjamin Charlely et Thierry de Peretti (Retour au désert) au Théâtre de la Bastille-Paris, Sophie Loucachevsky (Beckett, Antonio Tarantino) au Théâtre de la Colline-Paris, etc.
Elle enseigne et réalise des stages (École Pierre Debauche, AFDAS, ARIA ou ESAD) et des ateliers aux Rencontres Internationales de Haute-Corse).
Elle enregistre pour Radio-France / France Culture et tourne au cinéma avec Niels Tavernier.
Elle met en scène Molière, Tchekhov, Feydeau, Latifa Benmansour, etc. En 2010, au
Elle écrit et met en scène Avec Milena d’après Milena Jézenska.
En juin 2014, elle rejoint Jean-Charles Massera pour une performance théâtrale qu’il conçoit dans le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville.
En 2015, elle interprète la Mère dans Les Larmes amères de Petra von Kant de R.W. Fassbinder au Théâtre de l’Œuvre à Paris, mis en scène par Thierry de Peretti.
François Genty
ComédienTout en étant au Conservatoire d’art dramatique d’Orléans, il étudie aux Beaux-arts.
Après l'École Supérieure d’Art dramatique Pierre Debauche à Paris, il entre au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris.
Il travaille ensuite sous la direction de Julie Brochen, Benoît Lambert, François Ozon, Abdel Kéchiche, Edouard Baer, Kan Katsura, etc.
Féru de danse Butô, il conçoit des performances au carrefour de la danse, du théâtre et des arts plastiques.
De 2012 à 2013, il rejoint la compagnie Royal de Luxe à Nantes.
Il signe plusieurs spectacles musicaux pour enfants.
Cécile Gérard
ComédienneCécile Gérard est diplômée en BTS Action commerciale, a une Licence et une Maîtrise de Lettres modernes. De 1990 à 1992, elle est élève à l’École supérieure d’Art dramatique Pierre Debauche-Paris, après avoir suivi des cours à l’Atelier du CDN-Nancy, au Studio Théâtre populaire de Lorraine (Daniel Pierson), à l’Atelier Théâtre de Metz (Jacqueline Martin), et des stages (Robert Cantarella, Philippe Minyana, Catherine Anne, Charles Tordjman, Dominique Ferret, Jean-Paul Denizon et René Jauneau).
Elle suit des stages de Chant et Geste vocal (Georgina Aguerre, François Combeau) et de Danse contemporaine (Bérengère Altieri). Elle anime des ateliers de formation théâtrale (Chalon-sur-Saône, Université Paris-Sorbonne).
Elle participe à la fondation par Benoit Lambert du Théâtre de la Tentative. Elle y joue dans Maître Puntila et son valet Matti, Le Bonheur d’être rouge de Frédéric Matonti, La Conversation interrompue (Marx, Lagarce, Vitez, Deleuze, Aragon, Bailly, Müller), Les Fourberies de Scapin, Lorrenzacio par Benoît Lambert au CDN de Caen, Le Misanthrope par Jacques Falguières, Ange noir de Nelson Rodrigues par d’Alain Ollivier.
En 1997 Yves Le Jeune la met en scène dans Le Petit plaisir de grand-père d’après Adolph Muschg, puis en 2000 pour une lecture à Fontainebleau.
Cécile Backès lui propose La Maison de Marguerite Duras au Elle tourne Capitale de la douleur de Ludovic Koutchinsky et L’affaire de Nancy d’Anne Delbée. Radio-France / France Inter / France Culture lui confie la lecture de Automne à Berlin et Vaterland de Jean-Paul Wenzel, mis en scène par Cécile Bakès en 2010 au CDN-Thionville et diffusé sur arte/TV.
Damien Houssier
ComédienAprès l’École Charles Dullin et le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris Damien Houssier travaille avec plusieurs metteurs en scène : Amélie Lepeytre, Anouch Paré, Adama Diop, Diane Scott, Gilberte Tsaï, Maxime Kerzanet, Marcel Bozonnet (Les Remplaçantes de Dimitriadis), Bernard Sobel (Cymbeline de Shakespeare), Sandrine Anglade (L'Oiseau Vert de Carlo Gozzi), Laurent Bazin (Britannicus de Racine) et Richard Brunel (Les Criminels de Bruckner). Il fonde 36 Eleusis avec Maxime Kerzanet et Damien Houssier.
Cherchant avant tout un dialogue privilégié entre théorie et poésie, c'est à partir de Genet et Vitez que la compagnie trouvera ses fondamentaux et naîtra en mai 2008.
Pendant l'élaboration d'un premier projet (Paroles Vitez) la compagnie aborde Jules Laforgue, Serge Valletti ou Alfred de Musset et signe ses propres spectacles (Tchekhov, Foucault, Godard, Pasolini, Borges etc.).
En 2012, il conçoit et met en scène Lettre au Père + Fusion Summer Of Loge.
Jean-Claude Leguay
ComédienFormé au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, Jean-Claude Leguay cosigna des spectacles avec Pierre Debauche au Théâtre de Nanterre-Amandiers (Un palmier sur la banquise), puis avec Jérôme Descamps et Philippe Fretun (La Famille Deschiens).
Il a joué avec Igor Dromesko, Joël Jouanneau, Antoine Vitez, Jean-Pierre Vincent, Peter Zadek, Jean-Louis Benoît, etc.
Il tourne avec Jean-Michel Ribes, Claude Lelouch, Nicole Garcia, etc.
Il cosigne, avec Christine Murillo et Grégoire Oestermann, Le Baleinié (Ed. Le Seuil), un dictionnaire des tracas quotidiens.
En 2012, il joue Merlin dans Graal Théâtre mis en scène par Julie Brochen au TNS-Strasbourg.
Michael Riessler
CompositeurDiplômé des écoles de Cologne et de Hanovre, il joue en soliste dans de nombreux festivals internationaux de musique classique et contemporaine ou de jazz.
Il travaille avec l’Orchestre national de Jazz à Paris et l’ensemble Musique Vivante (Diego Masson, Michel Portal, etc.).
Il est invité par les plus prestigieux festivals : Toronto, New York, Pays-Bas, Villa Massino-Rome, Tokyo, Madrid, Berlin, etc.
Il rejoint Maurizio Kagel, Carla Bley, John Cage, Sarah Vaughan, Ernest Bour, le Quatuor Arditi, Steve Reich, John Cage, etc.
Il compose souvent pour le théâtre dont L’École des bouffons de Michel avec Pierre Debauche ou pour la danse Comédie avec Odile Duboc.
Il fut en résidence à Copenhague, Directeur artistique à la Scuola Sperimentale di Cinema de Cinecitta. Il enseigne à la Musikhochschule de Munich.
Il crée en 2010 Mirages à l'Opéra de Francfort.
Il signe la musique du film d’Edgar Reitz : Heimat, ein deutsche Chronic, sorti en 2013 à Paris.
Emilien Tessier
ComédienIl commence au Théâtréquipe, au Théâtre de la Chamaille à Nantes et au CDN-Lorient.
Il est remarqué au CDN de Rennes par Pierre Debauche, Guy Parigot, Robert Angebaud, etc.
Matthias Langhoff le met en scène dans Désir sous les ormes au TNB à Rennes.
Il travaille avec Beno Besson, Coline Serreau, Dominique Pitoiset, Robert Cantarella, Frédéric Fisbach, Florence Giorgetti (Théâtre du Vieux-Colombier-Paris, Philippe Minyana.
Il rejoint le plasticien et metteur en scène Philippe Quesne qui devient directeur du Théâtre des Amandiers en 2014. Il sera dans la plupart de ses productions dont La Mélancolie des dragons, Big Bang, Swamp Club.
Il enregistre pour Radio-France et tourne pour France-Télévision.
